Payé à la commission et sans plafond de temps de travail, le VRP n’est pas un employé comme un autre : s’il gère comme il le souhaite son emploi du temps et l’organisation de ses journées, il peut se laisser rapidement déborder. C’est au rôle de l’employeur de l’aider à maîtriser son agenda et à l’inviter à respecter des règles de base pour maintenir un bon équilibre de vie.
Savoir se déconnecter
Souvent sur la route, les VRP doivent être attentifs à leur capacité de concentration. Surinformation, surcharges cognitives, changer de tâche régulièrement créent un épuisement chronique. Les réseaux sociaux comme LinkedIn sont de formidables outils pour contacter des prospects et entretenir leurs réseaux, mais l’usage abusif au quotidien est nocif pour la santé.
Dans le Podcast La Belle Affaire réalisé par l’Institution Nationale de Prévoyance des Représentants et Malakoff Humanis, Quentin Trillaud, Directeur de programme « Améliorer la santé et la QVCT », indique que « 62 % des collaborateurs utilisent leur smartphone pour travailler, 20 % l’utilisent dans les 10 minutes avant de coucher et 15 % le font pendant la nuit. Ils sont interrompus plus d’une soixantaine de fois dans la journée et déverrouillent leur smartphone 90 fois par jour ».
Un constat qui engendre une baisse de la productivité malgré une augmentation de 30 % du temps de travail.
Lever le pied
« Il est important de souligner que travailler plus de 55 heures par semaine augmente le risque de décès », précise Quentin Trillaud.
Or la logique pour les VRP est que plus on travaille, plus on gagne. Raison pour laquelle l’employeur doit instaurer des règles, et encadrer l’activité du VRP malgré la particularité de ce statut. Car « travailler moins » rime parfois avec « travailler mieux ».
Créer ses propres conditions de travail
Désactiver ses notifications inutiles, mettre son smartphone en mode « ne pas déranger »… il existe de nombreuses possibilités pour améliorer ses conditions de travail.
Donner au travail sa « juste » place est primordial pour ne pas se laisser envahir. Il est possible d’installer de bonnes habitudes comme prendre le temps de déjeuner ailleurs que dans sa voiture ou intégrer des temps de loisir fixes dans sa semaine et se libérer du perfectionnisme.
« Les commerciaux font souvent des To-to list. C’est une pratique qui donne le sentiment qu’on n’arrive jamais à bout de son travail et qu’il faut toujours en faire davantage. Pourquoi ne pas faire une “did list” dans laquelle ils listent le soir ce qu’ils ont réalisé dans la journée ? », s’interroge Quentin Trillaud. Et pourquoi ne pas ponctuer sa journée par de brèves siestes dans son véhicule ? Comme l’indique le sociologue Raphaël Pirc dans une interview à l’ADN, la véritable solution réside dans une reconnaissance institutionnelle du stress au travail. Sans cela, il restera difficile pour les employés de voir certaines situations, qu’ils s’imposent ou qui leurs sont imposées, légitimisées.